Je souris, je me souris

Fatigué, épuisé des journées qui n’en finissent pas, des tâches quotidiennes, des métros surchargés, des embouteillages  … et nous oublions de sourire. Mais sourire à qui ? Aux autres, à ceux qui sont de mauvaise humeur ? A ceux qui nous bousculent dans le métro ? Aux enfants qui se disputent quand je reviens à la maison ? A la boulangère qui n’a regardé que la baguette qu’elle me tendait, puis la monnaie que je lui donnais, ou plutôt que je devais encastrer dans la fente de la machine qui réduit un peu plus les rapports humains ? Sourire à l’écran de mon ordinateur ? A la télé ? Au compagnon (ou compagne) qui rentre tout aussi tard de ses journées toutes aussi chargées et épuisantes ?

Non, à vous ? Souriez-vous, là, en même temps que moi. Dessinez un sourire sur votre visage, et sentez les muscles de vos joues se détendre, vos yeux se plisser. Un sourire, un peu figé, mais peu importe, un sourire. Fermez les yeux, associez à ce sourire un bon moment que  vous avez vécu récemment avec ceux que vous aimez. Là, prenez plaisir à ce sourire tout en retrouvant le plaisir de cet instant fugace. Tentez de le gardez inscrit sur votre visage. Soyez attentif, de ne pas le laisser s’échapper, un peu comme un élastique qui lâche. Les sourires s’échappent vite, s’envolent à la première petite brise venue, si nous n’y prenons garde. Souriez à vous, l’être intérieur qui est en vous, cette personne qui mérite d’être regardée, écoutée, admirée. Si vous ne vous souriez pas, c’est un peu comme si vous n’autorisiez personne à avoir cette bonté envers vous, ce geste à la fois simple et si nécessaire. Si vous n’avez pas de bienveillance envers vous, qui en aura ? Si vous ne vous donnez pas de sourires, qui vous en donnera ?

Ce sourire est magique, vous allez le communiquer comme par miracle à votre entourage, qui vous le rendra avec mille mercis. Des sourires vont fleurir tout autour de vous comme un champ de coquelicots aux premiers jours d’été.

Souriez !